Dans ce tombeau, où la poussière est si épaisse,
Que nul ne peut y entrer sans être couvert de terre,
J’ai vu, un jour, le corps d’un jeune homme qui criait :
« Ah ! je suis mort, et mon âme est en enfer !
Je suis mort, et je n’ai plus ni force ni vie,
Et je ne puis plus rien ni voir ni entendre !
Ah ! je suis mort, et je n’ai plus qu’un souvenir :
C’est le souvenir de ma mère qui pleurait.
Je suis mort, et je n’ai plus qu’un désir :
C’est le désir de revoir ma mère une dernière fois.
Ah ! je suis mort, et je ne puis plus rien faire,
Et je ne puis plus rien espérer ! »
Alors, j’ai vu entrer dans le tombeau un vieillard,
Et je l’ai entendu dire au jeune homme :
« Tu ne peux plus rien faire, mais tu peux encore espérer.
Espère, et tu verras ta mère une dernière fois.»
1831